dimanche 31 janvier 2016

La Route équestre Doñana-Camargue par Aigues-Mortes et les Saintes Maries de la Mer avec Paco Ortiz et les Parcs naturels

Réunir par une route équestre les Parcs de Doñana et de Camargue jumelés depuis 2000, c'est le projet - et le tour de force - de Paco Ortiz, activement soutenu par l'équipe du Parc naturel régional de Camargue, les Saintes Maries de la Mer, le jumelage les Saintes-Villa Manrique de la Condesa, l'association Delta de Maya, la Nacioun gardiano, la Confrérie des gardians, le domaine Paul Ricard de Méjanes. Il était le 29 janvier dernier au Musée de Camargue à l'invitation d'Estelle Rouquette pour en parler.






Paco Ortiz le sévillan, et camarguais de coeur, rêve de lier l'Andalousie et la Camargue, le Rocio et le pèlerinage des Saintes, les deltas du Guadalquivir, de l'Ebre, et du Rhône. Partis le 1er mai 2013 de Séville, avec son cheval Manguara, ils parviennent aux Saintes le 16 juillet, après un voyage de 1668kms et 75 jours par une route tracée au plus près du vol d'oiseau, sans étapes préalablement arrêtées. Le cavalier demande son chemin au fur et à mesure, profitant des connaissances des habitants pour rejoindre le prochain village, quelquefois accompagné de cavaliers de rencontre.






L'antique camino real, les drailles de transhumance, les chemins, ont souvent été goudronnés, coupés, modifiés. Tout est maintenant pensé pour la voiture, le camion, voire le vélo, pas pour le cheval. 

Paco est souvent bloqué par les bordures cimentées ou métalliques des voies rapides. Avant Albacete il doit longer l'autoroute pendant 15 kms. Les voitures et les camions, peu habitués à la cohabitation, le frôlent souvent. Même sur des voies vertes remplaçant d'anciennes voies de chemin de fer, il a de mauvaises surprises, traverses métalliques, tunnels bouchés, tant les nouveaux aménagements sont peu pensés pour les cavaliers.

Il dort avec son cheval dans des granges, des hangars agricoles, des ruines, des abris de fortune, trouvés grâce à la gentillesse et à la générosité des personnes rencontrées. S'il traverse beaucoup de villes, certaines restent inaccessibles comme Lerida.

Après Lerida, il voit se dessiner les Pyrénées qu'il franchit à Puig Cerda, accompagné par un groupe de cavaliers qui lui montrent la voie praticable jusqu'à la frontière. Par la route des châteaux cathares il arrive à Port la Nouvelle. Il fait étape à l'auberge du Vieux Puits chez Gilles Goujon à Fontjoncouse, puis il est accueilli par la famille Margé à Fleury d'Aude. De là il rejoint le canal du Midi, idéal pour les cavaliers, jusqu'à Sète où la police l'accompagne pour traverser la ville, et Frontignan.
©Midi Libre
A La Grande Motte les Cavaliers camarguais de l'ACCGM l'attendent et l'accompagnent pour les dernières étapes. Il arrive à Aigues-Mortes fatigué et blessé, par le bord du canal du Rhône à Sète. La Nacioun gardiano l'y accueille pour l'escorter jusqu'aux Saintes Maries de la Mer par la plage, le Grand Radeau, la manade Raynaud et le bac du Sauvage, sans passer cette fois par la plaine de Tasse  puisque le chemin vient d'être barré.

Après des jours de silence et de solitude, la foule l'accueille aux Saintes avec tous les partenaires de la future route équestre à laquelle il s'emploie dès lors à faire franchir une nouvelle étape avec l'aide du nouveau directeur du Parc de Camargue, Régis Vianet.
L'accueil aux Saintes-Maries de la Mer autour du Maire Roland Chassain
Car Paco Ortiz parvient à faire d'une expérience personnelle et intime qui s'apparente à celle du chemin de Saint Jacques de Compostelle, un projet d'itinéraire balisé et de développement durable unissant  les hommes et les territoires. De Camargue, la route peut être continuée jusqu'aux zones humides du Delta du Pô.

En 2015 il quitte à nouveau l'Andalousie pour rejoindre à Amposta le 5 juin les Calèches du Delta et six cavaliers de la Nacioun gardiano, partis des Saintes Maries le 3 mai. 27 étapes pour les cavaliers et atteleurs partis de France.

Les deux équipes viennent à bout de toutes les difficultés et franchissent ensemble le pont sur l'Ebre à Amposta.




Sous l'impulsion de Paco Ortiz et du Parc de Camargue, avec le soutien actif de leurs partenaires auxquels se joignent les Parcs de l'Ebre et de la Narbonnaise, la fédération du tourisme équestre et l'association des éleveurs de chevaux de race Camargue, la route équestre Doñana-Camargue est en cours de définition. Le Musée de Camargue contribue à la faire connaître.

Pour cela il faut remettre en valeur les chemins et les passages, retrouver les liaisons anciennes, les voies de pèlerinage et de transhumance,  comme celle d'Aigues-Mortes et Saint Laurent d'Aigouze aux Saintes Maries de la Mer, rassembler les connaissances et les bonnes volontés pour renforcer les liens par le voyage à cheval ou en attelage, à vélo ou à pied. 



L'association Chemins Libres de Camargue partage cette volonté et s'associe à cette action. 
Nous croyons que des chemins praticables, c'est la vie qui circule et qui irrigue le territoire. Circuler doit être un plaisir et non un parcours du combattant. 
Nous prenons contact avec les élus, partenaires et institutions pour approcher la problématique et trouver des solutions, là et ailleurs.

Ceux qui ne veulent rien faire s’appuient trop souvent sur des arguments, c’est impossible, on ne peut pas, ils ne voudront pas, il y a trop longtemps. Paco Ortiz  nous montre qu'il faut avancer malgré les obstacles. 

Les chemins peuvent revivre pour le bien de tous, en renouant avec notre histoire et notre culture, dans le respect de l’environnement et des domaines traversés.


Votre aide nous est précieuse, plus nous serons plus ce sera facile.


Photos ©Paco Ortiz et Calèche du Delta
Video ©Calèche du Delta

L'incroyable traversée à cheval de Paco Ortiz en escale à Saint Laurent d'Aigouze dans Midi Libre
Entretien du 24 septembre 2013 avec Paco Ortiz : Francisco 0rtiz Acuña, de Doñana a la Camarga francesa a caballo .
Entretien dans El Diario de Sevilla du 21 septembre 2013
Le site de l'association Delta de Maya et le texte de la lettre remise à Paco Ortiz le 1er mai 2013 pour être portée aux Saintes Maries de la Mer et déposée en l'église.
Le récit du Passage à la Frontera, avec l'Union des Clubs Taurins Paul Ricard.
Ci-dessous la chanson de Paco et Manguara, composée par Juan Manuel Vaz Rey, sur des photos de l'auteur



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